La Syrie sort exangue d'une guerre ravageuse. Son histoire et son patrimoine faisaient pourtant sa renommée et le bonheur des voyageurs avant le conflit, avec ses superbes mosquées des Omeyyades et ses souks, de Damas à Alep, ses ruines de Palmyre (certaines dégradées par les djihadistes de l'Etat islamique), son Krak des Chevaliers, le sanctuaire de Saint-Siméon ou encore le curieux village de Maaloula. Il faudra des années de reconstruction pour retrouver ce rêve d'Orient.
				
				
 Mosquée des Omeyyades, Damas
Les traditions arabes placent le jardin d'Eden à 
Damas. La capitale syrienne dispute à Alep - l'autre grande ville du pays - un autre titre, celui de plus ancienne cité au monde n'ayant jamais cessé d'être habitée, et ce depuis trois millénaires. 
Porte d'entrée de la Syrie, Damas a su conserver son charme oriental. Il faut y séjourner au moins deux jours. D’abord pour y admirer la 
grande mosquée des Omeyyades, construite en 706, et qui marque son âge d’or.
Ensuite pour y goûter l'ambiance de sa vieille ville, avec son souk 
Hamidiyé, ses nombreux palais, les cafés où la population vient boire le thé et fumer le narguilé. Un labyrinthe où il fait bon se perdre, entre de vastes demeures anciennes, dans un dédalle de rues étroites et mystérieuses. 
Damas, hors de la vieille ville, c'est aussi une périphérie en constante expansion, présentant le visage d’une métropole moderne, aride et poussiéreuse. Sur ses murs, des panneaux publicitaires pour des shampooings et des lessives y côtoient les portraits des présidents Assad (Bachar et son défunt père Hafez).
A cinq heures de route au nord de Damas, les 
ruines sublimes de Palmyre, en plein désert, constituent toujours le joyau de la Syrie, malgré les destructions à la dynamite de l'Etat islmatique. Palmyre connut son apogée au début de notre siècle, de même qu'Apamée et Bosra.

Le site de Palmyre
Une forêt de colonnes de tradition hellénistique, tel un squelette  fantomatique, repose au pied d’une citadelle médiévale arabe. Ce centre  caravanier, entre Mésopotamie et Occident, sera détruit en 273, punition  des troupes d’Aurélien infligée à Zénobie, reine d’un royaume trop  indépendant et conquérant aux yeux de Rome.
Quatre cent ans plus tard, la conquête arabo-islamique emporte la Syrie. L’influence arabe perce à 
Alep, au nord du pays. Le charme oriental subsiste aussi bien dans la merveilleuse citadelle arabe que dans la vieille ville.

La citadelle d'Alep
Son souk, très animé avant guerre, était l’un des plus pittoresques au monde, sous ses  voûtes datant du Moyen-Age. La Syrie nous rappelle aussi qu’elle est  l’une des plus anciennes terres chrétiennes. Le ravissant monastère de Saint-Siméon,  à une heure de voiture d’Alep, est une étape incontournable.
Au  Vème siècle, ce sanctuaire est érigé sur le lieu où Siméon resta assis  au sommet d’une colonne pendant 36 ans. Ce moine inspirera alors un  mouvement d’ascètes connu sous le nom de stylites et qui durera jusqu’au  XIIème siècle. C’est à cette époque, au temps des croisades, que les  chrétiens construisent une très belle forteresse, le 
Krak des  Chevaliers, restauré sous le mandat français.

Le Krak des Chevaliers
Les chevaliers y résistèrent au siège de Saladin et aux assauts  musulmans pendant plus d’un siècle. Saladin se vengera sur une autre  impressionnante forteresse croisée, le château de Saône (Sahyoun),  rebaptisée d’ailleurs citadelle de Saladin par les autorités de Damas  dans les années cinquante.
Deux mille ans après que Saint-Paul  ait effectué sa première prédication, à Damas, le christianisme perdure  encore en Syrie. On peut toujours entendre un prêtre réciter une messe  en araméen, la langue du Christ, dans le charmant village de 
Ma’aloula,  au nord de Damas.

Maaloula
Bien entendu, vous pouvez passer beaucoup plus d'une semaine en  Syrie. Ce pays, grand comme le tiers de la France, égrène en effet une  grande diversité de paysages, avec plus d’une moitié de territoire  désertique, mais aussi une plaine prospère, une montagne riche en  conifères et des plages de sable au nord-ouest.
Les vestiges du  passé rappellent volontiers qu'un nombre impressionnant de civilisations  a prospéré sur les berges de l’Euphrate. A ceux qui savent les  décrypter, les pierres y racontent l’invention de l’écriture cunéiforme  alphabétique. Des petites collines (
tell en arabe) recouvrent les  ruines de 
Mari, Ugarit et 
Ebla, des villes du  néolithique. Les premières villes jamais construites. Le berceau de  l'urbanité…
© oopartir 2025 - Texte : Vincent de Monicault -  Photos © VDM et syriatourism.org

Bosra
La Syrie affiche  deux arguments de poids. Sa visite se combine parfaitement avec celle  du Liban ou de la Jordanie, ses proches voisins. De plus, les Syriens  vous surprendront par leur gentillesse et leur sens de  l’hospitalité.
On aime moinsLes destructions de la guerre sont immenses. Et le tourisme mettre des années à repartir. D'autant que la Syrie trainait déjà avant guerre une  image très dégradée hors de ses frontières, avec son économie très  contrôlée, son régime politique dictatorial, les tensions avec ses voisins  israéliens, turcs et libanais. Or, dans cette région comme ailleurs prospérité  rime avec paix.

Alep
 Damas  est reliée à Paris plusieurs fois par semaine par des vols directs d'
Air  France et de 
Syrianair. On peut aussi choisir la voie des  airs sur d'autres compagnies en faisant escale dans différentes  capitales européennes et méditerranéennes. Depuis Beyrouth et Amman, il  est également facile de rejoindre Damas par la route.
Où logerLe pays compte un  certain nombre d'hôtels confortables, dont ceux de la chaîne hôtelière 
Cham  Palace dans la catégorie luxe. A Alep, le célèbre Baron n'est plus que l'ombre de lui-même malgré son extraordinaire histoire. Les hôtels de  catégorie moyenne sont... très moyens.

Monastère de Saint-Siméon
A  consulter le site 
www.france-syrie.comLes infos pratiques
. Formalités : visa nécessaire + passeport valide 6mois à compter de la  date de retour. Pour le visa, voir avec l’ambassade de Syrie, 20 rue  Vaneau 75007 Paris, tél : 01 40 62 61 00 
. Santé : aucun vaccin  obligatoire
. Monnaie : livre syrienne   
. Décalage horaire (par  rapport à la France) : + 1h en été et hiver
. Durée du vol  Paris-Damas : 4h30  
. Indicatif téléphonique: 00 963 (+ 11 pour  Damas et 21 pour Alep)
. Electricité : 220 v (mêmes prises qu’en  France) 
. Le site utile : 
www.syrievoyage.fr