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Reportage de voyage

Laos, voyage au delà du Mékong

Le Laos possède le charme discret et incomparable de l'Asie éternelle. La beauté des temples de Luang Prabang, les traditions des peuples des montagnes au nord du pays, les paysages de rizières de Van Vieng, la douceur du Mékong ou l'agréable capitale Vientiane, l'ancien royaume du «million d'éléphants» entre dans l'ère moderne à son rythme... pour notre plus grand plaisir.

Entrer au Laos par le nord de la Thaïlande ne manque pas d'exotisme et de piment. De la petite ville frontière de Chiang Khong, une longue pirogue traverse le Mékong.

Vous voilà dans la bourgade de Huay Xay, où quelques minutes suffisent pour remplir les formalités d'entrée au Laos.

Le temps de changer ses euros en kips, de prévoir quelques provisions et un tuk-tuk vous mène au petit port tout proche.

C'est là qu'on embarque dans un "slow boat", grande barge dans laquelle se serrent les voyageurs, une majorité de routards, la plupart anglo-saxons.

Destination Pakbeng, un petit village hmong traversée par une seule rue bordée de maisons en bois abritant guesthouses et petits commerces. Une étape pour la nuit, que l'on rejoint six heures plus tard.

Huay Xay, porte d'entrée du Laos au nord de la Thaïlande

Pendant le trajet, on se laisse bercer par la monotonie du paysage, charme parfois rompue par le passage des "speed-boats" (ces vedettes rapides sont aujourd'hui très rares, interdites en effet depuis 2006 pour des questions de bruit, de nuissance écologique et... de sécurité pour les passagers !).

Un grand calme règne sur les rives du fleuve couleur boue, souvent étroit, bordé de part et d'autres par une forêt dense.

A bord d'un slow boat

A proximité de rares villages de bois construits au bord du Mékong, des enfants jouent dans l'eau, des pêcheurs patientent près de leurs filets, des orpailleurs agitent leurs tamis. Le visiteur a parfois (rarement) la surprise d'y voir des éléphants tirant des troncs d'arbre ; le Laos n'était-il pas surnommé autrefois le pays du «million d'éléphants» ?

Le temple Wat Xieng Thong à Luang Prabang

Nous sommes en fin d'après-midi quand apparaissent les berges de Luang Prabang. Célèbre dans le monde entier pour sa beauté, la ville surprend d'abord par son calme. Peu de trafic, à peine quelques voitures, une poignée de tuk-tuks.

On y découvre bien vite ses jolies maisons en bois, ses nombreuses pagodes aux toits en cascades dans lesquels s'affairent les bonzes dans leurs tenues couleur safran. On s'accorde vite sur un point : l'ancienne capitale du royaume du Laos mérite largement d'y passer plusieurs jours.

La rue Sisavang Vong, artère principal de Luang Prabang

A deux pas du débarcadère se trouve l'agréable rue Sisavang Vong, l'artère principale de la vieille ville bordée de maisons coloniales restaurées, le centre de l'animation de Luang Prabang avec ses restaurants, internet cafés et autres agences de voyages.

On comprend vite que le centre historique de cette ville à taille humaine se découvre aisément à pied, niché sur une langue de terre, entre le Mékong et son affluent Nam Kane.

Moines dans le temple de Wat Xieng Thong à Luang Prabang

On peut d'ailleurs s'offrir une belle vue sur la ville au sommet du mont Phousi, au coeur de la presqu'île, de préférence au moment du coucher de soleil, et se faire au passage une idée précise de la topographie de la ville.

Au pied du mont Phousi, rue Sisavang Vong, se trouve également l'ancien Palais royal, aujourd'hui un musée. Ce vaste batiment mêlant architectures coloniale et lao, situé dans un agréable parc, abrite trônes, chambres du roi et de la reine, instruments de musique, bouddhas de toutes tailles, bijoux, sans oublier les cadeaux offerts par des chefs d'Etats étrangers.

Village orès de Luang Prabang

Luang Prabang compte 32 temples. Au bout de la presqu'île, le Wat Xieng Thong construit en 1560 est le plus riche et le mieux entretenu de la ville ; on y admire notamment une belle mosaïque de verre représentant l'arbre de l'Illumination sur l'une des façades de sa Chapelle du Bouddha sacré.

Un conseil, levez-vous tôt le matin pour assister au "reras", quand les bonzes en file indienne reçoivent l'aumone (une ration de nourriture) de la population.

Vous en profiterez au retour pour parcourir le très coloré marché Phosi où l'on trouve tout ce qui se mange au Laos, ainsi que les jolies maisons sur pilotis de l'étang de Boua Kang Bung.

De nombreuses excursions sont proposées dans les environs de Luang Prabang. Les grottes de Pak Ou par exemple, au bord du Mékong, sont accessibles par bateau ou par tuk-tuk ; les pèlerins y ont déposé des centaines de bouddhas de toutes tailles dans deux cavernes creusées dans une falaise.


Le long des rizières de Van Vieng

De Luang Pragang, il faut compter six heures en bus pour rejoindre Van Vieng, à mi-chemin entre Luang Prabang et Vientiane. Van Vieng est une petite ville bordée par de pains de sucre évoquant la baie d'Along au Vietnam ou Guillin en Chine. On traverse à pied ou à vélo de ravissants paysages, villages et rizières, de l'autre côté de la rivière Nam Song.

Van Vieng est surtout fréquentée par des jeunes anglo-saxons - Britanniques pour la plupart- en quête d'alcool et de guest-houses bon marché. Des jeunes qui s'y rendent pour faire la fête, souvent ivres-morts dans les rues le soir.

L'arc de triomphe de Patuxai à Vientiane

Vientiane surprend avec son allure de ville de province, surtout dans une région du monde où les capitales sont souvent des mégalopoles bruyantes et polluées. Quelques rares buildings de quelques étages à peine le dispute aux belles demeures coloniales, la plupart en piteux états.

Le coeur historique de Vientiane se découvre aisément à pied, de la jolie place Nam Phou aux rives (en cours d'aménagement) du Mékong animées par quelques gargottes. Ne manquez pas le temple de Wat Sisaket, avec ses milliers de statues de Bouddhas nichés dans les murs du cloître ceinturant le «sim», le sanctuaire central.

La place Nam Phou au coeur de Vientiane

Allez vous promener aussi dans les agréables marchés de la ville, le Khua Din pour son atmosphère locale, et le «marché du matin» pour ses boutiques d'artisanat (bof !).

Prenez en revanche un tuk-tuk pour aller visiter les autres sites majeurs de la capitale lao. D'abord le temple de Wat That Luang, le symbole de la nation, avec son grand stûpa bouddhique peint couleur or érigé au centre d'une vaste enceinte. Ensuite le surprenant arc de triomphe de Patuxai construit dans les années 1960 dans le plus pur style local. Peut-être aussi un vestige de l'époque où l'ancienne colonie, une dizaine d'années après son indépendance, regardait encore un peu du côté de Paris et de sa place de l'Etoile...

© oopartir - 2014 - Texte et photos : Vincent de Monicault



Le Nord ou le Sud ?

Sur le marché de Luang Prabang

Le Laos est un grand pays, plus de la moitié de la taille de la France. Le visiteur aura ainsi l'embarras du choix et devra souvent choisir entre la découverte du nord et du sud du Laos. Au nord, il pourra opter pour l'agréable Nong Khiaw, ou Muang Sing à la frontière chinoise afin d'y rencontrer de nombreuses ethnies. Au sud Savannakhet, le charme de Paksé toute proche de l'important site archéologique de Wat Phou, la repossante Champassak, les belles chutes de Pha Peng, Tad Fan sur le plateau des Bolovens et les chutes de Tad Fan.


A éviter...
... la consommation de drogues, la baignade dans des eaux stagnantes, des treks en forêt sans guide

Comment circuler sur place
Lao Airlines assure des liaisons intérieures entre les principales villes du Laos. Un service de bus performant (et bon marché) relie entre elles les destinations majeures du pays.


Moine devant le Mékong à Luang Prabang

On aime
Les Laos sont des gens timides, très pudiques, d'une grande gentillesse.

On aime moins

. La mauvaise conduite de certains routards (voir le paragraphe sur Van Vieng) et touristes - s'ajoutant à l'appat du gain - a malheureusement transformé rapidement les mentalités de quelques professionnels du tourisme et de la restauration, surtout à Van Vieng et dans les principales zones touristiques de Luang Prabang.
. L'insécurité, sans être un fléau, mérite toutefois qu'on prenne des précautions élémentaires.

Paludisme
Faut-il prévoir un traitement antipaludique ? Oui. Faut-il le prendre dès que l'on arrive au Laos ? Oui si vous prévoyez des excursions en forêt. A la différence de votre médecin bien souvent, les autochtones l'estimeront bien souvent inutiles si vous visitez essentiellement des villes, notamment Vientiane et Luang Prabang.


Les conseils du professionnel
"Le Laos marche de mieux en mieux. La destination est en effet très authentique et très "nature". Si la visite du Cambodge passe surtout par Phnom Penh et Siem Reap (Angkor), le Laos correspond à une découverte des terres et des minorités. On y rencontre une population accueillante et souriante.
Le Laos se vend souvent combiné avec la Thaïlande et le Cambodge, mais peut largement se visiter seul. Le nord et le sud sont deux régions très différentes et méritent chacune largement le voyage. Pour les  circuits du nord, faute d'aéroport, l'entrée se fait souvent par la route depuis Chiang Rai en Thaïlande. Il est alors possible de rejoindre Luang Prabang en descendant le Mékong."

Quand partir
Notre hiver est la meilleure période pour découvrir le Laos: il pleut rarement et la chaleur est tout à fait supportable. De plus, pendant la saison des pluies en été, le Mékong sort parfois de son lit et des typhons peuvent toucher le pays.

Quand et où partir

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Notre classement des destinations en fonction des périodes les plus favorables.

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