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Rencontre avec...

Antoine : "Sortez des sentiers battus!"

Des livres, des films, des CD-Rom, un site internet: Antoine combine avec bonheur travail et voyage. Interview d'un "pro" du rêve.

Antoine, né à Tamatave (Madagascar), est une personnalité atypique. L'auteur des Elucubrations chantera pendant huit ans sur les scènes de France et d'Europe. Depuis 1974, il parcourt le monde sur son bateau. Antoine traduit ses impressions de voyages dans des livres, en film et sur CD-Rom. Ce touche-à-tout de talent n'a pas fini de nous surprendre.



Cela fait maintenant plus de trente ans que vous voyagez…

Antoine: J'ai fait, à mon rythme, deux fois et demi le tour de la terre. Jusqu'au début des films "Iles… était une fois", je passais neuf mois par an sur mon bateau. Depuis 1993, je navigue en moyenne six mois sur mon voilier, trois autres mois sur d'autres bateaux pour divers tournages, et je vis trois mois à Paris.

antoine chanteur, photo Jean-Marie Perier

Comment travaillez-vous?

Antoine: Nous filmons les plus beaux paysages pendant six semaines, avec une caméra professionnelle. Ma DV numérique, si petite qu'on finit par l'oublier, me permet, en revanche, d'entrer dans les maisons, à la rencontre des familles, de mieux appréhender les traditions locales. Ainsi, pendant les quelques mois au San Blas, j'avais toujours ma caméra avec moi. C'est la première fois que j'ai vraiment eu envie de consacrer du temps à des gens attachants et intéressants, les indiens Kuna. Ils possèdent une société originale, matriarcale, dont l'artisanat dénommé mola est connu dans le monde entier. Je voudrais d'ailleurs réaliser une exposition sur les Kuna.

Comment est né cet intérêt pour l'image animée?

Antoine: Il y a une quinzaine d'années, je partais pour faire des photos pour le livre "Amoureux de la terre - Un tour du monde en 80 jours". Or, au tout dernier moment, j'ai décidé d'emmener une caméra. Ce livre a ainsi donné naissance à un film du même nom.

On vous imagine volontiers en vacances perpétuelles…

Antoine: Ces films, il faut tout de même les faire! C'est un vrai travail. La réalité, c'est que je voyage en permanence, et dans le même temps j'écris, je photographie et je filme. La technologie me permet de travailler dans un environnement privilégié. Ainsi, j'ai monté moi-même tous les plans du film sur les San Blas dans mon bateau.

Antoine en tournage aux Seychelles

Je dois m'occuper également de promotion. Cela fait partie du boulot. Je ne peux pas dire que j'aime particulièrement ce passage obligé dans les médias: il faut toujours faire un numéro de claquettes, expliquer que vous êtes encore le meilleur.
Bien sûr, je suis conscient de l'image que je renvoie. D'ailleurs, sur 200 photos qu'on lui propose, le journaliste qui m'interviewe choisit souvent celle où je suis dans un hamac. Les gens supposeront ainsi qu'Antoine est dans son hamac toute l'année. Le journaliste choisit la photo supposée correspondre à l'image qu'on a de vous.

Le profil type de la personne qui suit les aventures d'Antoine change-t-il?

Antoine: Je ne crois pas. Certains voient mes films pour rêver. Avec eux, j'ai conclu une sorte d'accord: s'ils sont satisfaits, ils me donnent mandat pour retourner filmer d'autres lieux. D'autres personnes recherchent des idées de voyages. Je rencontre d'ailleurs, dans tous les coins du monde, des voyageurs qui me disent qu'ils sont là à cause de mes films.

Vous travaillez avec les chaînes de télévision sur le voyage?

Antoine: Un film coûte cher à fabriquer. Autant une grande chaîne hertzienne peut vous acheter votre film à un prix raisonnable, autant une petite chaîne française du câble et satellite vous en propose royalement 1.500 euros. Les budgets de ces chaînes sont très limités, qu'il s'agisse de Voyage, Escale, Planète et maintenant National Geographic. Cela ne permet donc pas de travailler uniquement avec elles. Et pourtant, mes reportages sont réalisés avec seulement deux personnes. Le coût de production est déjà réduit au maximum.

Antoine sur son voilier

L'approche multimédia de votre travail passe aussi par internet…

Antoine: J'ai lancé il y a déjà quelques années le site www.antoineweb.com. J'apprécie internet car il crée un lien permanent et permet de fidéliser les gens.

Quel regard portez-vous sur le tourisme "industriel"?

Antoine: Il y a de plus en plus de gens qui veulent assouvir leurs rêves en partant voguer sur les mers des Caraïbes. La vision de ce "rêve" est édulcorée et caricaturale au regard de la réalité. En fait, beaucoup de gens n'aiment pas être seuls, n'ont ni le temps ni les moyens de remettre en question certaines choses. Il n'est pas surprenant qu'ils aient une vision formatée du monde, laquelle correspond aussi à des produits touristiques formatés.

Vous êtes bien placé pour constater les dégâts du tourisme…

Antoine: Je les estime plutôt plus faibles que ceux occasionnés par d'autres industries. De plus, le tourisme industriel se développe dans quelques endroits très localisés. Aux Canaries par exemple, vous trouverez des hordes de touristes à Las Palmas ou Gran Canarie, et des lieux calmes et formidables à quelques kilomètres de là. Un esprit libre et indépendant n'a aucun mal à trouver des lieux de rêve. Il faut juste sortir des sentiers battus.

© oopartir - 2010 - Vincent de Monicault - Photos VdM & Collection Antoine



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