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Reportage de voyage

Au Yémen, chez les architectes du désert

Le Yémen, au delà de ses paysages superbes, entre montagnes et déserts, séduit le visiteur par sa culture et ses traditions. Ce pays de bâtisseurs abrite aussi des villes et villages d’une étonnante beauté, de sa capitale Sanaa à Shibam en passant par Hajara et Hababa.

Sanaa

Sanaa est sans conteste l'un des joyaux de l'humanité. Perchée à 2 300 mètres d'altitude, dans une région de hauts-plateaux, la capitale yéménite, inscrite au Patrimoine mondial par l'Unesco, est un véritable musée à ciel ouvert. Sa vieille ville, ceinturée par des remparts de terre, est célèbre pour ses maisons-tours de briques et de basalte, des bâtisses aux fenêtres joliment décorées par des frises de ciment blanc.

Au sommet de ces maisons-tours se trouvent les «mafrajs», ces salons où les hommes se retrouvent pour mastiquer le kat ; les vues sur la ville y sont souvent superbes.

Partez à pied à la découverte de cette cité antique (bien que les maisons ne sont pas encore centenaires), flânez à travers le dédale de petites rues, arpentez son merveilleux souk où les boutiques vous vendent bijoux, parfums, encens, sans oublier la légendaire Jambiya, le poignard courbé, symbole pour tout homme yéménite d'honneur et de virilité.

Sanaa

La région de Sanaa abrite quelques sites incontournables. A une demi-heure de route de la capitale se trouve le célèbre palais du Rocher, le Dhar Al-Hajjar. Cette magnifique batisse perchée sur son piton rocheux, dans la verdoyante vallée de Wadi Dahr, a été construit dans les années trente par l'Imam Yahya comme résidence d'été.

A une heure de route, le village d'Hababa ne manque pas de charme malgré l'absence de restauration de ses maisons. La vue sur sa citerne intérieur entourée de maisons traditionnelles est magnifique. Le village de Thoulla, quoique beaucoup mieux entretenu, dégage moins de charme.

Hababa

Votre route passe ensuite par Baukour ; un chemin caillouteux mène à un spot unique, d'où l'on bénéficie d'un panorama exceptionnel. C'est là que les visiteurs aiment (parfois) à se faire peur, surplombant le vide sur une terrasse naturelle.

A une centaine de kilomètres à l'ouest de Sanaa (comptez deux heures de route) se dressent les massifs montagneux de la région des Hauts-Plateaux, entaillés de milliers de terrasses cultivées. Mettez le cap sur le Djebel Harraz et sur le ravissant village fortifié de Hajara.

Palais du Rocher (Ouadi Dhar)

La région de Marib - l'ancienne capitale du Royaume de Saba - est peut-être la plus riche du Yémen sur le plan archéologique. Elle est pourtant déconseillée aujourd'hui, tout comme les zones de Saada et du Jawf, en raison des risques d'enlèvement et d'attentats.

La plupart des voyageurs prennent l'avion pour se rendre dans l'Hadramaout, à l'Est du pays. On peut aussi passer - par la route et par les airs - par Mukalla, au sud-est. Cette ville blanche, construite entre mer et montagne, est nichée dans une belle et vaste baie. Son agréable port de pêche est l'un des plus importants sur l'Océan indien.

Vue depuis Baukour

Mettez ensuite le cap vers Hadramaout. La première partie de la route entre Mukalla et Sayun présente peu d'intérêt. Quel enchantement, en revanche, que l'arrivée dans l'Hadramaout. On découvre le Ouadi Doan du haut de la terrasse du tout nouvel hôtel de luxe Al Gozeel. La vue sur le canyon y est extraordinaire.

L'Hadramaout est un wadi long de 165 kilomètres. Une superbe vallée verdoyante et parfois fertile, bordée par des falaises abruptes, peuplée de nombreuses villes et villages, à l'extraordinaire architecture de pisé. La plus connu est sans conteste Shibam («la Manhattan du désert»), célèbre pour ses gratte-ciel construits en pisé.

Hajara

Sayun, la plus grande ville de l'Hadramaout, fut longtemps une étape caravanière. A l'ombre des palmiers, le palais du Sultan domine la cité; ce fort massif blanc immaculé est désormais musée d'art populaire.

Tarim, non loin de Sayun, mérite aussi la visite. Des familles partis faire fortune en Asie construisirent à leur retour des palais dont beaucoup témoignent de l'influence de l'Inde.

© oopartir 2010 - Texte et photos : Vincent de Monicault


Mukalla

On aime
Le Yémen est un pays fort d'une culture et de traditions solidement ancrées dans la société. Une destination réellement authentique, Les touristes y sont rares.

On aime moins

Certaines régions du Yémen sont déconseillées. Il est impératif de se renseigner longuement - et d'abord en visitant l'espace Conseils aux Voyageurs du site du Ministère des Affaires étrangères - sur la situation . Si les enlèvements par des tribus - du nord-ouest notamment - mettent rarement la vie des otages en jeu (une intervention militaire peut tout de même créer une situation dangereuse), il n'en va pas de même d'une poignée de djihadistes d'al Qaida qui s'en sont pris deux fois à des touristes ces dernières années.

Shibam

Bon à savoir
. Le rigorisme religieux gagne du terrain au Yémen. Ainsi, les femmes sont toutes voilées de noir (on ne voit que leurs yeux), ce qui était rare il y a trente ans
. Le Kat est un véritable fléau (voir notre fiche pratique)

Une hôtellerie encore modeste

Les structures d'hébergement sont encore peu nombreuses et souvent inconfortables au Yémen, même si l'offre s'améliore lentement. Les grandes chaînes hôtelières sont présentes dans les villes principales, même sur le récent Mövenpick tient largement le haut du pavé à Sanaa, loin devant le Taj Palace et le Sheraton.
On peut leur préférer les hôtels du quartier historique occupant de belles demeures traditionnelles. A Mukkala, le Holiday In est moderne et confortable mais assez excentré. Vous pouvez lui préférer les petits hôtels locaux ou fundunks (auberges locales) au confort rudimentaire.
A Seyun, le Samah Seiyun Hotel est un hôtel de catégorie moyenne offrant un bon confort.


Seyun

Les conseils de la rédaction
"Le voyageur sur le Yémen, d'un niveau socio-culturel assez élevé, est surtout intéressé par la nature et l'originalité de la destination. Les autorités locales, au regard des risques d'enlèvements, n'acceptent en aucun cas la découverte du Yémen en individuel. Par ailleurs, compte tenu de la pratique religieuse très importante, l'aspect balnéaire est très limité. Signalons aussi que l'été n'est pas la meilleure période pour visiter le Yémen, il fait très chaud dans l'est et il pleut dans le nord."

Comment s'y rendre
Yemenia Airlines assure deux vols par semaine entre Paris et Sanaa. Air France ne dessert pas la capitale yéménite.


Wadi Doan

Notre sélection de sites utiles
Parmi les carnets de voyages intéressants, citons ceux de Pascal Blondé et de Bernard Bergerie. Les amateurs de photos peuvent se rendre sur le site de Dominique (www.alovelyworld.com).

Une insécuritée localisée

Longtemps tourmenté par des guerres civiles et des accrochages frontaliers, le Yémen semble avoir dépassé la période des conflits d'envergure. On y trouverait toutefois encore trois armes à feu par habitant. Les touristes sont rarement victimes d'actions violentes à l'exception notable des enlèvements. Depuis 1990, plus de 70 enlèvements d'étrangers ont eu lieu au Yémen. Ils sont généralement le fait de tribus du nord-est du pays. La vie des otages est très rarement en jeu.

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